Le 4 octobre dernier, le Ministre de l’Intérieur, de l’outre-mer et
des collectivités territoriales réunissait les partenaires sociaux à
Beauvau pour la présentation du budget 2011.Lors de cette traditionnelle
grande messe, nous avons eu droit à un discours de père de famille dont
le leitmotiv pourrait se résumer ainsi : contexte budgétaire et humain
contraint !
Budget 2011 du Ministère de l'Intérieur - Toujours moins pour en faire plus !
Avec une enveloppe globale d’environ 24 milliards d’€, le budget 2011 du MIOMCT est grosso modo étale à celui de 2010 :
|
Crédits de paiement 2011
(en Md€)
|
Rappel 2010
|
Sécurité (police+gendarmerie)
|
16.82
|
16.52
|
Administration générale et territoriale de l’Etat
|
2.45
|
2.60
|
Sécurité civile
|
0.43
|
0.42
|
Relations avec les collectivités territoriales
|
2.51
|
2.49
|
Outre mer
|
1.98
|
1.99
|
Il
n’y pourtant pas de quoi pavoiser quand on sait que la sécurité et la
modernisation de l’Etat sont deux moteurs affichés de l’action
gouvernementale.
A cela s’ajoute un nouveau train de suppressions d’emplois : 1597 pour 2011 !! Dont 712 pour la police nationale et 699 pour l’administration territoriale.
Dans ces conditions, on veut bien croire M. HORTEFEUX quand il dit que « le ministère de l’intérieur participe comme tous les autres ministères à l’effort de réduction des déficits publics ».
Mais on attend toujours sa formule magique pour résoudre l’équation suivante:
Moins de moyens et moins de personnels = plus de sécurité partout et pour tous, plus de capacité dans la gestion de crise, plus d’optimisation dans la réforme de l’Etat territorial, plus de lien avec les collectivités territoriales et plus de développement pour l’outre mer (qui sont les 5 priorités pour le prochain exercice).
L’ensemble des agents du MIOMCT savent mieux que quiconque ce que la réalité de
cette formule recouvre : conditions de travail dégradées, contenu et
sens des missions bien plus incertains que les ambitions déclarées,
parcours et reconnaissance de la valeur professionnelle indignes d’un
ministère qui se veut en pointe…
Espérons
simplement que le ministère tirera au moins les enseignements des
nombreux couacs de cette année : crise interminable du système
d’immatriculation des véhicules (SIV), CHORUS, création des directions
régionale et direction départementales interministérielles où tout
quasiment reste à faire, mobilités et carrières freinées….
Les occasions seront nombreuses, on le craint, de le rappeler avec vigueur à l’administration dans les prochains mois.